Des supporteurs de l'équipe algérienne jettent des barrières sur les Champs-Elysées, le 18 novembre 2009



Près de 150 véhicules ont été brûlés, dont 64 dans le Nord, 44 dans l'agglomération lyonnaise, une quinzaine à Marseille, une vingtaine dans la Loire, trois à Montbéliard (Doubs) et quelques-unes à Valence. Les pompiers sont également intervenus pour des incendies de scooters et de poubelles.

A Vaulx-en-Velin (Rhône), où plusieurs centaines de supporteurs s'étaient rassemblés, un supermarché Casino a été pillé, notamment les rayons téléphonie et hi-fi, pour des dégâts évalués à "environ 2.000 euros" par la direction. Un magasin "MontBlanc" a également été pillé à Paris.

Plusieurs vitrines ont été brisées par des projectiles à Lyon, Marseille, Grenoble, Roubaix (Nord) et à Paris, sur les Champs-Elysées, ainsi que les vitres d'un bus sans voyageur à Argenteuil (Val d'Oise), dont le chauffeur a reçu un bout de verre dans l'oeil.

Des projectiles, essentiellement des bouteilles, ont été lancés sur les forces de l'ordre, blessant légèrement un policier à Valence, trois à Lyon et deux dans le Nord, à Douai et Maubeuge, où les pompiers ont également essuyé des caillassages.

Les policiers ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes, notamment sur les Champs-Elysées et à Grenoble, puis en chargeant par endroits.

Par ailleurs, des heurts ont opposé à distance des jeunes gens et les forces de l'ordre à Paris, sur le Vieux Port de Marseille, et dans le Nord. "On a joué au chat et à la souris, mais sans affrontements directs", a indiqué la police de Roubaix à l'AFP.

Selon un bilan provisoire, plus de 150 personnes ont été interpellées dans la nuit, notamment pour jets de projectile, violence et outrage à agent, dont 63 à Paris, 30 dans le Nord, 24 à Grenoble, 15 à Marseille, 15 à Lyon, 5 dans la Loire et 2 à Strasbourg.

Dès le coup de sifflet final, qui a marqué mercredi soir la victoire (1-0) de l'Algérie face à l'Egypte à Khartoum, plus de dix mille personnes ont manifesté leur joie dans les grandes villes de France. Par petits groupes, les supporteurs des "Fennecs" ont klaxonné ou dansé, drapeau algérien au vent.

A Paris, la foule a scandé "1,2,3, viva l'Algérie !" et fait des signes d'amitié aux passants. De nombreux supporteurs sont montés dans les arbres, sur les capots des voitures ou sur des pylônes électriques, tirant pétards et feux d'artifice dans une ambiance de liesse.

Fermés à la circulation dans un premier temps, les Champs-Elysées ont été transformés l'espace de quelques heures en piste de rodéo, avant que la circulation ne soit progressivement rétablie dans la nuit.

De jeunes gens en moto, souvent sans casque, se sont livrés à des concours de roues arrières pendant que des voitures faisant crisser leurs pneus, parmi les supporteurs à pieds ou les touristes éberlués.